Feb 28, 2010

art decade - loreen



Artista: art decade
Titolo: loreen
Anno: 1993
Stile: coldwave

Tracklist:
01 - Before Birth
02 - The Sphere
03 - The Candy Shop
04 - Landis
05 - Black Ravine
06 - End of Century
07 - Curve 06
08 - Company of Tharys
09 - My Death
10 - The Last Journey
11 - September
12 - Epilogue

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(fr) Interview Art Decade by Culture G:
1) Commençons par le commencement : pouvez-vous vous présenter et revenir rapidement sur l’histoire du groupe ?
The Pitch : 1989. Je réponds à une annonce : un groupe de Lyon, (Ultime Folie, pop new Wave immature, paroles en français, genre Indochine tu vois), cherche un guitariste. Le batteur s'en va pour divergences musicales. Il reste le bassiste (Éric), le chanteur (Christophe, un chanteur cheveux en l'air qui chante comme Indochine, en pire) et moi le guitariste qui possède une boîte à rythmes. Le groupe s'oriente immédiatement vers la Cold Wave. Des compos se font très rapidement. Christophe transforme sa voix dans les graves. En six mois, un album (cassette) est prêt : Urban Line.
Un concept album (CD) sort en 1993 : Loreen. Eric nous quitte car il n'aime pas le côté noir.
Art Decade travaille avec des danseurs pour différents projets (entre autre un spectacle de 45 minutes : The Stone).
En 1996, nous sommes dépassés par le projet du nouvel album. Trop complexe, problèmes personnels, divergences de points de vue... Séparation.
2) Le groupe existe-t-il toujours, a-t-il été officiellement arrêté ou juste mis en sommeil ?
The Pitch : En fait, depuis le split en 1996, j'ai monté plusieurs groupes de Pop, (Eventide, The Referees) et j'ai enregistré plusieurs albums et fait une centaine de concerts.
Christophe, lui, a été très actif dans le milieu de la Poste dont il est un préposé zélé. (rires)
Christophe : J'ai totalement arrêté la musique. J'ai toujours espéré qu'Art Decade était un groupe en sommeil et qu'il se reformerait. Je trouvais regrettable qu'on n'ait pas pu finaliser le troisième album.
The Pitch : On se voyait régulièrement, amicalement pour boire des bières et évoquer le bon vieux temps. Le succès du myspace a été un détonateur. "Bon sang, il y a des gens qui aiment Art Decade. Ça devait être bien alors!! » Nous avons réécouté les bandes du troisième album. La qualité technique était bonne. On a donc décidé de le terminer.
3) Comment vous situez-vous dans la nébuleuse des « musiques sombres », gothique en particulier (style, influences… ) ?
Christophe : Il faut bien comprendre que notre musique a été composée il y a plus de 10 ans. On est pour le moins déconnecté de la sphère dark. Contrairement à l'époque, où nous étions fans des Pink Dots, Death in June, The Cure et l'ensemble de la scène indus et Cold Wave.


4) Un petit mot sur Bowie, vu le nom de votre groupe?
Christophe : Il est clair que David Bowie est un des artistes majeurs du 20e siècle. Art Decade ne s'est pas forcément inspiré de sa musique, mais plutôt de l'homme caméléon cherchant en permanence, et tout au long de sa discographie, à s'intéresser à différents styles musicaux. J'ai choisi le titre d'une de ses chansons, car nous voulions pour Urban Line, notre premier album, rendre un hommage aux musiques des années 80 (Art Decade = décennie de l'art). D'ailleurs cet album commence avec le morceau « 1980 » et se termine avec « 1990 » d'où la décennie de l'art.

 5) Vous officiiez dans un style qui n’est pas forcément très populaire… Pensiez-vous de l’époque que c’était « le bon temps », que vous vous êtes formés à un moment où c’était plus facile qu’aujourd’hui pour ce genre de groupes où s’agit-il du fantasme type « c’était mieux avant » ?
The Pitch : Sans doute les années 80 étaient très sombres : Cure, Joy Division, une large frange des jeunes se reconnaissaient dans leur musique. Les premiers morceaux que j'ai composés (1979/80) sonnaient « Cure » avant que je connaisse ce groupe. Cette musique était partout (à Lyon que je connais bien) : des particuliers avaient aménagé leur cave perso et on y voyait des groupes bizarres, on y allait sans les connaître. Il y avait un réel « mouvement ». On a très vite été connus à Lyon quand on a créé le groupe : réseau de fanzines,distributeur, organisateur de concerts. Oui, c'était plus facile.
Reconnaissons qu'en ce moment, le revival permet de remettre cette musique au goût du jour, et ça marche (très bons groupes d'ailleurs : The Killers, The Editors... ).
6) D’ailleurs, si vous êtes toujours en contact ou impliqués dans la scène gothique actuelle, comment percevez-vous cette scène avec le recul qui peut être le vôtre justement ?
The Pitch : Je suis un peu ennuyé par les clivages entre les différentes musiques. J'ai organisé par exemple un concert « dark » il y a un an. Les groupes étaient gênés de jouer avec d'autres groupes de qui ils se sentaient très différents, alors que moi, je considérais un peu cela pareil. C'était du reste un peu comme cela il y a 20 ans, tous les groupes faisaient partie d'une même mouvance.
Christophe : Moi, je n'écoute plus du tout cette scène, j'écoute plutôt du post-rock, (Mogwai, Archive, ...) 
7) On peut constater ici ou là des réactions de la part des tenants d’un « canal historique » contre des évènements (soirées, festivals…) où un style electro facile laisse de moins en moins de place aux racines musicales du mouvement goth. Pensez-vous que ce genre de réaction peut-être profitable à des groupes comme le vôtre, ou ne s’agit-il que de modes qui se suivent ? Le côté « revival » n’est-il pas dangereux pour la créativité (labels qui se contentent de faire de la réédition, nouveaux groupes qui n’apportent rien de bien nouveau…) ou s’agit-il d’une seconde chance ?
The Pitch : Je suis bien embêté. Quand sont sortis les groupes de « Cold Revival », je me suis dit : « Non c'est pas vrai, ils nous refont le coup de Woodstock 30 ans après ou de « âge tendre et tête de bois ».
Et puis non, en y réfléchissant bien, ces groupes apportent vraiment quelque chose. Cela me fait maintenant bien plaisir d'écouter « She wants Revenge » ou « Interpol ». Il y une vraie foi dans leur travail.
Christophe : Je ne me reconnais pas dans cette appellation « gothique ». Je reste attaché au terme Cold-Wave. Mais je suis d'accord avec toi. J'ai été ravi d'entendre des sons similaires à ce qu'on entendait dans les années 80. Je me sentais chez moi. Parfois, j'entends même des bouts de morceaux d'Art Decade, c'est dire. Cela nous a réconforté .
8 ) Ça fait quoi justement de voir des gens vous découvrir 10 ans après ?
Christophe : Je n'ai jamais douté de la qualité de nos morceaux. C'est un peu prétentieux, non?
Ce qui fait plaisir, c'est qu'Art Decade n'est pas un groupe de l'ère Internet, il est étonnant qu'il prenne un nouveau départ grâce au Web.
The Pitch : C'est réjouissant, indéniablement. Moi qui ai travaillé dans la Pop depuis plus de 10 ans, je ne m'attendais pas à ce que des jeunes me disent qu'ils nous écoutent avec passion. Mais enfin, je me dis aussi que c'est Internet : même des crétins dégénérés trouveraient des laudateurs.
Christophe : C'est insultant pour ces crétins dégénérés. Tu penses à qui par exemple ?
The Pitch : Grâce à Myspace, des groupes adolescents entretiennent un fan club, ils reçoivent des milliers de visites, alors que leur musique ne cassent pas trois pattes à un canard. C'est un peu prétentieux de dire ça, non?
Christophe : Rappelle toi Ultime Folie, mon premier groupe. Tu trouvais cette musique nulle. Il faut laisser le temps à ces jeunes groupes de mûrir.
9) Quels sont les groupes qui vous font triper aujourd’hui (c’est le moment de faire la pub aux copains/copines) ?
Christophe : Je ne renie pas les groupes des années 80. Je suis toujours fan de ce que j'écoutais il y a 20 ans : Sisters of Mercy, Norma Loy, Depeche Mode...
En ce moment je peux aussi écouter de la Pop comme Blur, Radiohead, Muse.
The Pitch : Holà, tu es très variété Christophe! Moi, j'aime l'Indie Pop : Modest Mouse, The Unicorns...
Il faut avouer que nous sommes des voraces de musiques actuelles. Internet y est pour beaucoup. Le téléchargement m'a fait connaître des centaines de groupes.
Christophe : Je pourrais te citer des groupes moins connus comme : Midnight Juggernauts, Klaxons, MGMT, The Preset, Empire of the Sun.
The Pitch : Je me moque, mais moi aussi, j'adore ça. Je terminerai en citant AinSophAur. Ce sont des vieux de 45 ans (comme nous). Ils sont deux comme nous (chant et instruments). Leur musique est vraiment mature. J'ai été impressionné par leur souffle. Mais ce n'est pas du copinage, je ne les connais pas.
10) En revenant sur votre discographie on est frappé par une grande liberté de création : en effet si le premier album est le plus respectueux « des codes du genre », il est très singulier. De par sa structure déjà (les intermèdes alpha, bêta…), les solos de guitare assez élaborés et rock, basse qui slappe et groove sur Inferno, différents effets sur la voix… Sur Loreen on a une structure semble-t-il plus narrative, plus théâtrale encore, une expression plus libre favorable à la poésie. Vous vous rapprochez de Tuxedomoon et des Legendary Pink Dots… Je n’ai pas eu l’occasion d’écouter « The Stone », mais le contexte (accompagner un spectacle de danse contemporaine) semble dans cette lignée d’expérimentation et de polymorphisme.
Cette progression dans votre discographie correspond-elle à une recherche particulière ? Avez-vous une intention créatrice fixée ? Quel est votre processus créatif ?
The Pitch : Le premier album était l'œuvre d'un trio « basse guitare chant boîte à rythmes » très courant à l'époque. Nous étions à fond dans « The Cure ». On faisait du rock, avec une volonté tout de même de développer nos émotions (voix, guitare).
Christophe : Comme on te l'a déjà dit, on voulait rendre un hommage à la musique des années 80. The Pitch, reconnais-le, tu as un jeu très proche de Robert Smith, ce qui n'était pas pour me déplaire. Je suis ravi que vous ayez souligné la qualité des solos de The Pitch.
Le deuxième album, Loreen, est parti d'une idée conceptuelle : à partir d'une chanson du premier album (Urban Line), s'imaginer la vie du héros et inventer le monde de sa naissance à sa mort.
The Pitch : Quasiment tous les morceaux sont dans une seule tonalité : do mineur. On voulait créer un univers, comme peuvent le faire les auteurs de romans de science fiction. On découvrait le sampler, on créait des sons, on inventait une façon personnelle de mixer.
Christophe : La notion de concept album est due à l'influence des groupes de musique progressive des années 70 dont nous sommes fans (Pink Floyd, Genesis, Van der Graaf Generator).
The Pitch : Les spectacles de danse étaient aussi une façon de créer de l'émotion en développant notre passion pour la musique industrielle et bruitiste. Derrière des danseurs contemporains, il fallait faire ressentir des choses fortes aux spectateurs. Nous y sommes arrivés, même si les réactions étaient parfois hostiles (des cris horrifiés lors du concert au Transbordeur).
Christophe : Le troisième album, celui qu'on n'a pas fini, part d'une volonté de créer un genre nouveau. Influencés par les Pink Dots, on voulait raconter une histoire à chaque chanson, ce qui implique de changer de tonalité et de rythme dans chaque titre. Et par là même, s'orienter vers des styles nouveaux et élargir notre palette musicale.
11) Les quelques morceaux qui devaient figurer sur votre troisième album semble très mûrs au niveau de l'expression poétique. Qu’allez vous faire de ce matériel ? Des bruits courent comme quoi vous vous remettriez au travail…
The Pitch : On t'a bien informé. Nous avons retrouvé les bandes des morceaux enregistrés à l'époque sur des vulgaires cassettes audio. Numérisés, ils offrent une base de travail assez claire. Quand nous avons réécouté l'ensemble, cela nous a sauté aux yeux (ou aux oreilles!). C'est vraiment de la bonne musique. Alors, il faut finaliser.
Christophe : Il manque quelques voix, un bon mixage, et on le proposera aux fans d'ici l'an prochain. Les encouragements sur Internet nous poussent à le terminer.
12) Si je ne fais pas d’erreur, tous vos albums ont été autoproduits. Était-ce un choix par rapport à la liberté que cela vous donnait, où une signature aurait-elle fait votre bonheur ?
The Pitch : On ne va pas se mentir. On aurait été contents d'être signés par Pascal Nègre qu'on avait contacté à l'époque (rires) Mais quand on y réfléchit : Loreen a été enregistré et mixé chez nous, entre deux bouteilles de vin, on a mis le temps qu'on a voulu, la liberté a été totale. On est assez contents du résultat. Alors l'un dans l'autre...
Christophe : En effet le vin a coulé à flot lors de l'enregistrement. Pas sûr que dans un studio, on aurait eu les mêmes bonnes bouteilles (rires).
13) Quel sont vos projets ? Question classique de groupie : peut-on rêver et espérer voir une reformation en live d’ici quelques temps ?
The Pitch : C'est compliqué. Il faut tout refaire. Je ne travaille plus avec les synthés que j'avais à l'époque. J'ai le projet de refaire des morceaux d'Art Decade avec mon ordinateur et qui sait, reformer Art Decade avec le bassiste original, Éric et peut-être d'autres musiciens. Mais là, je m'avance...
Christophe : En effet tu t'avances. La priorité est de finir l'album. On verra ensuite.
14) Si vous avez quelque chose à ajouter, c’est maintenant…
Christophe : Nous voulions réexprimer notre joie quant à votre intérêt pour notre musique. Cela fait chaud au cœur. Nous remercions aussi tous les internautes.

1 comment:

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